Paris : plongée au coeur de la manifestation pro-palestinienne
VIDÉO. Un nouveau rassemblement a été autorisé mercredi soir à Paris. Aucun incident n'est à déplorer. Le Point.fr y était.
Au pied du lion de la place Denfert-Rochereau, un homme vend des keffiehs rouge et blanc aux manifestants venus soutenir la cause palestinienne. À chaque coin de rue, un cordon de CRS monte la garde. Le dispositif policier a été revu à la hausse depuis le fiasco de la manifestation non autorisée du samedi 19 juillet, où de nombreux incidents avaient éclaté dans le quartier de Barbès. Les gros bras de la CGT, du Front de gauche et du Nouveau Parti anticapitaliste veillent aussi au grain.
"L'armée israélienne ne peut pas continuer à assassiner des civils innocents !" s'emporte Younès, chef de rayon d'un hypermarché du Val-d'Oise. Ses mots sont encore plus durs pour condamner ceux qui "cassent et s'attaquent aux Juifs au nom de Gaza". À la hauteur de la tour Montparnasse, Jean-Luc Mélenchon se glisse dans le cortège. Les journalistes accourent mais le leader du Front de gauche reste muet. Présente à ses côtés, Clémentine Autain se révèle plus bavarde et rappelle l'importance de s'opposer à "ce massacre humain".
Des pétards éclatent avec fracas
"Gaza vivra, la Palestine vaincra !" reprend en coeur le cortège tout en poursuivant son chemin vers les Invalides dans une ambiance détendue. "C'est bien la preuve qu'interdire ce genre de manifestation ne sert à rien", affirme une jeune femme voilée d'un drapeau palestinien à un policier encore sceptique. En tête du défilé, l'ambiance est plus tendue. Un drapeau islamiste flotte dans l'air. De pétards explosent avec fracas. Une centaine de jeunes manifestants cherchent à faire monter la pression par tous les moyens. L'idée d'un affrontement avec les forces de l'ordre semble les préoccuper davantage que la cause palestinienne. En première ligne, les CRS leur imposent pourtant le rythme à suivre.
En débarquant sur l'esplanade des Invalides, les perturbateurs foncent sans attendre vers un barrage policier. La plupart sont adolescents, d'autres semblent encore plus jeunes. Un pavé est lancé en direction de deux photographes. Elles échappent de peu au pire. Les agitateurs changent alors de cible et foncent droit vers des journalistes dans l'attente de leur prise d'antenne. La situation se tend. Les chaînes de télévision sont accusées d'être à la solde d'Israël et de mentir aux Français. Face à cette situation, le matériel est rangé en tout hâte. Sans la moindre dégradation.
Des Juifs orthodoxes applaudis
Du côté de la rue de l'Université, la tension monte également d'un cran. Quelques projectiles sont lancés vers les CRS. Mais un coup de bombe lacrymogène suffit à faire reculer les plus excités. L'affrontement tant désiré n'aura donc pas lieu. Certains évoquent une action du côté de la place de la Bastille... Il n'en faut pas plus pour réveiller la colère de quelques manifestants. "La violence n'a pas sa place ici", insiste un couple en se dirigeant vers une bouche de métro. Debout sur un camion sono, des Juifs orthodoxes sont applaudis avec ferveur suite à leurs prises de position antisionistes. Pour eux, il ne peut pas y avoir d'État Juif sans la venue du Messie. Israël n'a donc pas le droit d'être.
À la tombée de la nuit, l'esplanade des Invalides a retrouvé toute sa tranquillité. Les derniers manifestants profitent des nombreuses pelouses pour se reposer ou manger un morceau. Bref, ce nouveau défilé de soutien à la Palestine aura permis de prouver au moins une chose : tous les pro-Palestiniens ne sont pas des casseurs et des antisémites en puissance. Et il semblerait qu'il suffise d'une forte présente policière pour décourager un grand nombre de ces derniers.
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